J ’œuvre en tant qu’enseignante en classe d’accueil au secondaire avec des élèves allophones (personnes de langues maternelles différentes des langues officielles du pays). Cela comporte nécessairement son lot de défis, mais demeure extrêmement enrichissant.
En classe d’accueil, on ne compte pas le nombre de sujets dont il faut parler afin de préparer nos élèves à la réalité québécoise.
À la fin du mois de novembre dernier, un lundi matin, j’expliquais à tou·te·s mes élèves comment se passent les veilles de tempêtes et où s’informer pour savoir si les écoles seraient ouvertes. J’en avais profité également pour expliquer qu’il est idéal de vérifier la température le matin avant de venir à l’école afin de s’habiller adéquatement. Cela tombait bien : nous exploitions pendant deux semaines le thème des vêtements. J’explique alors ma petite règle personnelle : s’il fait -10 °C et que tu passes plus de 10 minutes à l’extérieur, tu dois t’habiller plus chaudement (pantalons de neige, tuque, mitaines et bottes).
Le mardi matin suivant, arrive un de mes élèves (dernier élève arrivé dans la classe) vêtu de ses bottes et de son pantalon de neige en classe. Il me salue et me fait un beau sourire fier. Je lui demande alors de retourner à son casier en lui disant qu’il doit mettre ses souliers et enlever son pantalon de neige lorsqu’il est à l’intérieur puisqu’il va avoir trop chaud. Il revient avec ses souliers et… son pantalon de neige. Il m’explique d’un air inquiet, en espagnol, avec tout de même le vocabulaire des vêtements en français, qu’il n’a pas mis de pantalons sous son pantalon de neige. Un détail que j’avais oublié de leur mentionner…