Les quartiers populaires, ayant un haut taux de pauvreté, sont curieusement mal aimés. Un phénomène répandu et dont le quartier d’Ascot subit les effets : stigmatisation et snobisme. Les regards extérieurs, ceux venant des autres quartiers, surplombent Ascot – qui sera vu tantôt comme un quartier malfamé et tantôt comme un quartier aux nouveaux développements modernes. Bien qu’il y ait de la pauvreté – et de nouveaux condominiums – il va sans dire que le quartier va au-delà des chiffres et de ses conditions économiques. Nous démontrerions une naïveté questionnable si nous écartions la situation précaire d’un bon nombre d’habitants et habitantes du quartier. En revanche, nous démontrerions un entêtement contestable si nous ne donnions à ce quartier qu’une définition simpliste et cachant son lot de stigmates.
Travailler dans une maison des jeunes au cœur du quartier et au cœur du parc Belvédère nous démontre quotidiennement les singularités attrayantes d’Ascot : ses couleurs, ses odeurs et ses originalités. C’est bien la diversité de notre quartier qui en est l’attrait, sa particularité indéniable et sa force. À travers ces multiples visages, nous voyageons, nous rencontrons et, surtout, nous apprenons. Nous avons la chance de vivre en maison des jeunes ces partages culturels, des coins nichés du Québec passant du Brésil pour aller jusqu’au Maroc, nous expérimentons ce que peut être une communauté unie dans ses différences et dans ses ressemblances.
Ce qui nous lie, ce sont ces moments que l’on décide de consacrer l’un à l’autre dans cette absence de jugements et dans un espace partagé par choix – ensemble.
Il y a une magie dans les histoires des jeunes fréquentant le milieu. Des récits de voyages, des mets exotiques qu’ils se pressent de manger en rentrant à la maison, des jeux et des expressions que nous nous précipitons de connaître afin d’encore et toujours plus connecter.
Il y a quelque chose de magique de pouvoir apprendre, laisser tomber les préjugés, supprimer les barrières du langage, honorer la différence et surtout, trouver ce qui nous rassemble.