La maltraitance envers les personnes aînées est un problème grave qui touche beaucoup plus de personnes que nous pouvons le croire. Elle est parfois invisible, mais apporte tout autant de détresse à la personne qui la subit. Personne n’est à l’abri, toutefois certains facteurs de risque et de vulnérabilité prédisposent certaines personnes à être ciblées. Il importe de comprendre ce qu’est la maltraitance afin de mieux la prévenir, la repérer, intervenir et accompagner les victimes.
« Il y a maltraitance quand une attitude, une parole, un geste ou un défaut d’action appropriée, singulier ou répétitif, se produit dans une relation avec une personne, une collectivité ou une organisation où il devrait y avoir de la confiance, et qui cause, intentionnellement ou non, du tort ou de la détresse chez une personne adulte. »1
Cette maltraitance peut se manifester sous deux formes : la violence et la négligence. La violence consiste à malmener une personne aînée ou à la faire agir contre sa volonté en employant la force et/ou l’intimidation. La négligence, pour sa part, est le fait de ne pas se soucier d’elle, par une absence d’action appropriée qui répondrait à ses besoins. La maltraitance peut être psychologique, physique, sexuelle, matérielle ou financière, organisationnelle. Il peut s’agir d’âgisme et de violation des droits. Peu importe le type de maltraitance vécue, les conséquences qui en découlent sont importantes et diminuent grandement la qualité de vie de la personne, que ce soit sur le plan financier, physique, psychologique ou social.
Repérer la maltraitance par des indices potentiels, tout le monde peut le faire. Toutefois, il est important d’agir avec discernement, car les signes peuvent laisser croire qu’il y a maltraitance, alors que la réalité est tout autre. C’est souvent un changement dans l’attitude de la personne aînée, ses comportements, son état de santé, ses habitudes financières, sa participation sociale qui peut nous indiquer que quelque chose ne va pas. Lorsqu’on s’inquiète pour une personne, on peut lui nommer les faits observés et notre inquiétude, sans jugement, afin de l’amener à se confier. On peut l’accompagner vers une ressource qui prendra le temps de l’écouter et de voir avec elle ses attentes et ses besoins pour l’aider à mettre fin à la maltraitance.
Quelques conseils de sécurité
et de vigilance
- Résistez à l’illusion de vous sentir choisi ou privilégié.
- Faites preuve d’organisation. Gardez vos affaires personnelles en ordre.
- Informez-vous de vos droits.
- Adoptez une attitude qui témoigne de votre assurance en ayant un timbre de voix clair, un regard direct, une posture droite.
- Prenez le temps avant de prendre une décision.
- Faites-vous confiance.
- Réduire l’isolement, c’est gagnant!
- N’hésitez pas à demander de l’aide.
Parce qu’il faut d’abord le dire
Il s’agit de la première étape pour mettre fin à la maltraitance. Le DIRE à quelqu’un en qui vous avez confiance : un ami, un parent, un intervenant, un professionnel de la santé, ou autre. Si la situation nécessite une intervention rapide, les services d’urgence doivent être contactés. Sinon, selon la situation, des ressources sont disponibles pour vous aider.
- AQDR Sherbrooke et région
- CAAP Estrie, 819 823-2047
- CAVAC Estrie, 819 820-2822
- CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Info-Social, composez le 811
- DIRA-Estrie, 819 346-0679
- Équijustice Estrie, 819 565-2559
- Service de police de Sherbrooke, 819 821-5555, pour une urgence composez le 911
- Ligne maltraitance adultes aînés, 1-888-489-2287
1 Définition inspirée de celle de l’Organisation mondiale de la santé (2002), de The Toronto Declaration on the Global Prevention of Elder Abuse et de la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité (RLRQ, chapitre L-6.3).