Fondé en 1976, le Carrefour de solidarité internationale (CSI) est un organisme basé à Sherbrooke, qui œuvre à la fois à l’échelle internationale et locale. Il soutient des projets de développement dans plusieurs pays et mène des activités éducatives en Estrie afin de promouvoir la solidarité, l’équité et l’engagement citoyen. J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Eugénie Larente-Richer, chargée de programme d’éducation à la citoyenneté mondiale.
Une présence active à l’international
Le CSI agit principalement en Haïti, au Pérou et au Mali, en partenariat avec des organisations locales. Ses interventions couvrent plusieurs domaines essentiels :
- Au Pérou, le CSI soutient des projets liés à la santé sexuelle et reproductive ainsi qu’à l’accès aux soins de santé, particulièrement dans les communautés autochtones.
- En Haïti, ses actions se concentrent sur l’adaptation aux changements climatiques dans le domaine agricole.
- Au Mali, l’organisme appuie des initiatives en entrepreneuriat et en sécurité alimentaire.
Éduquer à la citoyenneté mondiale, ici en estrie
En plus de son travail à l’international, le CSI est un acteur incontournable de l’éducation à la citoyenneté mondiale en Estrie.
À travers ses activités, l’organisme cherche à éveiller la conscience sociale des citoyens et citoyennes, en particulier des jeunes, pour qu’ils comprennent que nos choix peuvent avoir des impacts sur d’autres personnes dans le monde.
Parmi ses principales initiatives :
- Des ateliers participatifs dans les écoles secondaires sur des thèmes comme les inégalités, le commerce équitable, la désinformation et l’importance de développer son esprit critique.
- Une simulation des Nations Unies, permettant aux jeunes de se mettre dans la peau de diplomates internationaux.
- La coordination du Conseil municipal jeunesse et de l’Initiative jeunesse, en collaboration avec la Ville de Sherbrooke.
- Des actions de sensibilisation grand public, notamment sur les enjeux du commerce équitable.
Sherbrooke, ville équitable
Le CSI est aussi responsable de la désignation « Sherbrooke, ville équitable », un statut que la Ville détient depuis plus de 10 ans. Grâce à un financement municipal, le Carrefour organise des activités de sensibilisation, notamment dans les écoles, pour promouvoir les valeurs du commerce équitable.
« À Sherbrooke, il y a un gros écosystème de commerce équitable, non seulement parce que la Ville est désignée ville équitable depuis plus de 10 ans, mais aussi parce que de grosses institutions (Université de Sherbrooke, Université Bishop’s, Cégep) participent à cet effort. Donc, on est vraiment chanceux. »
Aussi, plusieurs entreprises de Sherbrooke offrent des produits équitables. On peut penser au Café Faro, à Café William, à Umano. Le commerce équitable vise à garantir de meilleures conditions de travail et de rémunération aux producteurs et productrices des pays en développement, souvent dans des secteurs comme le café, le chocolat ou les bananes. Contrairement aux chaînes d’approvisionnement classiques, il lutte contre l’exploitation en réduisant le rôle des intermédiaires et en redistribuant les profits de manière plus équitable.
Achat local et commerce équitable : une alliance possible
L’achat local et le commerce équitable ne sont pas en opposition. Au contraire, ils poursuivent un objectif commun : soutenir des pratiques économiques plus justes et solidaires. De plus, le commerce équitable offre des produits d’importation qu’on ne produit pas ici (café, cacao, bananes…).
« On peut vraiment, à Sherbrooke, jumeler achat local et commerce équitable. On fait d’une pierre deux coups : on soutient à la fois les commerces d’ici et les producteurs d’ailleurs. »
En combinant ces deux approches, les citoyens et citoyennes contribuent à une économie plus responsable, ici comme ailleurs.