Mon expérience d’intégration au Québec a commencé en 2022, lorsque je suis arrivée ici en provenance d’Ukraine, fuyant la guerre. Je suis arrivée seule, laissant ma mère, qui est médecin et travaille à l’hôpital et qui ne peut pas quitter le pays en raison du conflit.
Au début, il m’a été difficile de m’adapter au calme et à la tranquillité des rues du Québec. Je n’arrivais pas à dormir. Je viens du district de Bucha, dans la région de Kiev, qui est devenu l’épicentre des combats de février à avril 2022. Attaques de missiles, bombardements matinaux, décès de voisins, maisons en feu – tout cela, je l’ai vu de mes propres yeux. Plus tard, j’ai découvert que je souffrais du trouble de stress post-traumatique.
Malgré cela, la maîtrise de l’anglais a été une aide précieuse. Cependant, je savais que pour réussir mon intégration au Québec, il était essentiel de maîtriser le français. C’est pourquoi je me suis inscrite à des cours de français et j’ai commencé mes études rapidement, et j’en suis très reconnaissante au MIFI. Plus tard, en rencontrant de nombreuses personnes et malgré les refus, j’ai réussi à trouver mon premier emploi, marquant le début de ma carrière au Québec.
Je tiens également à souligner que j’ai trouvé des similitudes entre les cultures canadienne et ukrainienne : ici, les gens s’efforcent de s’entraider en période difficile. Cela m’a beaucoup réconfortée et m’a permis de me sentir en sécurité au Québec.
Enfin, je voudrais ajouter qu’une des clés de l’intégration réussie est la diffusion d’informations importantes aux nouveaux arrivants, surtout dans les petites villes et régions. Souvent, pour obtenir les informations nécessaires, je devais me tourner vers les centres d’aide aux immigrants de Montréal. Il est également essentiel que la population locale comprenne que les personnes fuyant la guerre ne sont pas les mêmes que celles qui choisissent de migrer volontairement. Les réfugiés de guerre ont souvent besoin de plus de services psychologiques et médicaux pour surmonter la peur, le stress et la solitude.
Pour moi, une ville inclusive et accueillante est une ville qui diffuse les informations nécessaires à l’intégration, avec des services de traduction, et qui offre les services nécessaires à bâtir une nouvelle vie en toute sécurité.

