La génération Peace and Love a essayé de dénucléariser le monde sans succès, même si Gorbatchev, le président populaire de l’ex-Union soviétique, voulait lui aussi le désarmement de l’URSS ainsi que du reste du monde. Il comprenait le danger, peut-être trop bien, car il a été démis de ses fonctions par une sorte de Putsch contre lui ainsi que contre le mouvement de démocratisation et de transparence qu’il représentait et avait initié.
À cette époque, l’armement était tel qu’il pouvait éliminer 300 fois l’Humanité, m’apprenait une de mes lectures. Aujourd’hui, c’est un peu moins. Le Québec accueillait (de force) un arsenal nucléaire, par exemple à Val-d’Or.
L’Association mondiale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire a réalisé des analyses scientifiques des dangers d’une guerre nucléaire globale ou bien d’une guerre régionale. Ce groupe a reçu le Prix Nobel de la paix.
Si la guerre était globale, c’en serait fini avec l’Humanité. Et si elle était régionale, il y aurait un fort accroissement des changements climatiques et une gigantesque famine s’en suivrait. J’ai dit « la guerre », mais ce peut-être un accident.
Rosalie Bertelle, mathématicienne et autrice, informe dans son livre Sans danger immédiat, pronostics pour une terre radioactive que les quelque 2000 essais de bombes nucléaires, surtout au vingtième siècle, ont créé 16 millions de victimes, en majorité des personnes malades ou handicapées.
Il y a avait jadis un réseau de villes se déclarant ZLAN, c’est-à-dire zone libre d’armement nucléaire, comme Montréal ou Sherbrooke par exemple. De nos jours, il y a un réseau abrité informatiquement à Hiroshima, de maires et mairesses pour la paix constitué de 8 378 villes incluant peut-être Sherbrooke.
Un autre groupe a reçu le Prix Nobel de la paix, en 2017, pour son travail en vue de rendre illégales les armes nucléaires. C’est ICAN, International Campaign to Abolish Nuclear Weapons, nommé en français Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) adopté par les Nations unies en 2017 et entré en vigueur en 2021.
Je reçois le bulletin régulier de ICAN France. Cette fois, il y a un appel aux villes françaises pour qu’elles soutiennent ce traité. Cent vingt-deux États ont adopté ce traité qui constitue une nouvelle norme du droit international.
Ce serait plaisant si la mairesse de Sherbrooke signait cet appel qui se lit ainsi : « Notre ville est profondément préoccupée par la lourde menace que les armes nucléaires posent aux communautés à travers le monde. Nous sommes fermement convaincus que nos habitants ont le droit de vivre dans un monde libre de cette menace. Toute utilisation, délibérée ou accidentelle, d’une arme nucléaire aurait des conséquences catastrophiques durables et à grande échelle pour la population et pour l’environnement. Par conséquent, nous soutenons le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et appelons notre gouvernement à y adhérer »
Soyons des architectes d’un futur pacifique. Convertissons avec joie l’industrie militaire à des fins civiles1. Jouissons du résultat imaginé en détail!
- Les écrits de Seymour Melman et de Lloyd Dumas, d’Yves Bélanger, Collectif Échec à la guerre et Artistes pour la Paix.
https://icanfrance.org/wp-content/uploads/2023/01/Appel-des-Villes.pdf