Cette rue est d’abord projetée dès 1949 sous le nom de Jogues, à partir du futur stationnement de la station de ski du Mont-Bellevue, jusqu’à la future rue Druillettes. Le nom qui lui est attribué fait partie d’un système odonymique fondé sur les missionnaires de la Nouvelle-France, commencé en 1943 (Brébeuf, Garnier, Lalemant et Massé), et qui se poursuit dans les années 1960 (Daniel, Druillettes et Jogues). En 1959, ce tronçon devient le stationnement de la station de ski. En 1960, la rue Jogues est projetée entre la rue Druillettes et le chemin de la Grotte, qui deviendra la rue Dunant, la même année. Dès cette époque, un léger décalage de la rue est prévu de part et d’autre de la rue de Kingston. Le tronçon entre les rues de Kingston et Dunant est ouvert en 1966 et celui entre les rues de Kingston et Druillettes est ouvert en 1969. Pour une question de sécurité, en 1997, le conseil municipal de Sherbrooke change le nom du tronçon entre les rues de Kingston et Dunant pour Raoul-Bruneau.
Isaac Jogues est né à Orléans, en France, le 10 janvier 1607. Il naît dans une famille aisée, de sorte qu’il commence ses études avec un précepteur. Il les termine en 1624 au Collège des Jésuites de sa ville natale. La même année, il devient le premier jésuite orléanais à entrer au noviciat de Rouen. Il prononce ses vœux en 1626 et entreprend des études philosophiques au Collège La Flèche, au département de la Sarthe, aux pays de la Loire. En 1634, il poursuit des études théologiques au Collège jésuite de Clermont à Paris et il y est ordonné prêtre en 1636. En 1637, il se rend en Nouvelle-France et commence son ministère en Huronie, dans la région des Grands Lacs. En août 1642, alors qu’il était en route pour s’approvisionner à Québec, il est capturé par les Agniers (ou Mohawks, une des nations iroquoises) dans la région de Lanoraie. Amené à Ossernenon (maintenant Auriesville), dans l’État de New York, il est brutalement malmené, torturé et ses mains sont mutilées. Les Hollandais du fort Orange (maintenant Albany) lui permettent de s’échapper. Il retourne alors en France à la fin de 1643, en passant par New Amsterdam (maintenant New York). Il est cependant de retour en Nouvelle-France en juillet 1644 où il exerce son ministère à Ville-Marie puisque la paix avec les Agniers n’est toujours pas conclue. En mai 1646, il se rend en ambassadeur de paix chez les Agniers puis revient à Québec rendre compte de sa mission. Il retourne chez les Agniers en octobre de la même année, mais il est capturé par ces derniers à Ossernenon. Il périt par la torture et il est décapité d’un coup de hache, le 18 octobre. Il est canonisé le 29 juin 1930 par le pape Pie XI, avec les sept autres martyrs canadiens : Jean de Brébeuf, Noël Chabanel, Antoine Daniel, Charles Garnier, René Goupil, Jean de La Lande et Gabriel Lalemant. Leur fête liturgique est célébrée le 26 septembre au Canada.