Il est difficile pour nous, les ménages locataires, de comprendre pourquoi, d’année en année, le logement est une source d’anxiété et d’appauvrissement. Que les décisions prises par nos gouvernements pour solutionner les crises du logement tant décriées par les médias et un peu partout n’ont que peu ou pas d’impacts.
Les membres de l’Association des locataires de Sherbrooke, lors de leur assemblée générale en 2020, ont pris le temps de réfléchir en profondeur aux causes et aux impacts des crises du logement afin de trouver des solutions à court, moyen et long terme. Cette réflexion s’inspire de l’ouvrage Nos foyers, leurs profits de l’auteur Peter Marcuse et du sociologue David Madden, mais également de la définition de ce que devrait être le droit au logement proposée par Raquel Rolnick, ancienne rapporteuse des Nations Unies sur le logement.
Les causes du logement sont liées par un choix politique d’en faire une marchandise, c’est-à-dire que les investisseurs peuvent louer des logements dans l’objectif d’engendrer des profits et de contrôler notre quotidien. Au fil des années, le désengagement de l’État en matière de logement et des politiques favorisant la plus-value des propriétaires ont abandonné le plein contrôle de l’immobilier entre les mains des investisseurs.
Si on refuse de s’attarder à la cause de la problématique et qu’on applique un diachylon sur un ou des impacts causés par la crise, on pourra peut-être solutionner cet aspect de la crise, mais l’ensemble de la problématique demeurera, puisque le logement à sa base sera défini par le profit et non comme un lieu en quête d’égalité, de dignité, de solidarité et de bien-être.
Les impacts de ces crises du logement sont nombreux mais vous le savez puisque vous les subissez quotidiennement : coût excessif du logement, manque de logements répondant à vos besoins, harcèlement, intimidation, insalubrité, etc. Les impacts sont définis par ce choix politique de faire du logement une marchandise et non un droit.
Refuser l’évidence que le profit est la cause de cette problématique a conduit, d’une part, à l’appauvrissement d’une grande partie de la population, les forçant à réduire les dépenses liées à leurs besoins essentiels, et, d’autre part, à l’isolement des ménages locataires pour qui l’itinérance devient souvent la seule issue. Pendant ce temps, les élus et les élues se contentent de dissimuler cette pauvreté.
Pour l’Association des locataires de Sherbrooke, les solutions résident dans un questionnement collectif, notamment par la mise en place d’une commission d’enquête réunissant les acteurs concernés et les ménages locataires, le doublement du nombre de logements sociaux d’ici 15 ans, et, à long terme, la fin du logement comme source de profit grâce à la socialisation complète du parc locatif.
Nous vous invitons à vous mobiliser en grand nombre si vous souhaitez reprendre le contrôle de vos vies comme locataires en devenant membre de l’Association des locataires de Sherbrooke.