Le Partage St-François est un centre d’hébergement pour hommes et femmes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir. Il offre une vaste gamme de services. Son dynamique directeur général, Sébastien Labelle, a eu la gentillesse de m’accorder une entrevue pour Regards.
« Le Partage St-François est en quelque sorte un organisme parapluie, dans le sens qu’il compte plusieurs services, plusieurs équipes, plusieurs immeubles. C’est une organisation qui a plusieurs volets. (…) On offre un continuum de services qui va de l’hébergement de quelques heures à l’hébergement de réinsertion. Et on ouvre une maison de chambres dans quelques semaines pour les personnes âgées issues de l’itinérance qui ont des problèmes de santé physique ou font face à d’autres problématiques liées à l’itinérance. »
Chaque année, l’organisme aide entre 400 et 500 personnes seulement en hébergement en itinérance, pour un total de plus de 16 000 nuitées. L’ampleur de son action pourrait faire l’objet de plus d’un numéro du journal. M. Laberge la résume comme suit : « En résumé, hébergement d’urgence, réinsertion sociale, volets de réduction des méfaits où l’on distribue du matériel de consommation. On donne de la nourriture et des vêtements. On a un centre d’hébergement de crise qui n’a pas de lien avec l’itinérance mais avec la crise en santé mentale. On offre aussi une halte chaleur de nuit. On est ouvert 24/7 pour les gens de la rue. Donc, les gens viennent ici pour toutes sortes de raisons. On est une forme d’urgence. Il y a des intervenants en place 24 heures par jour dans les différents volets de service. »
Exemple de cheminement d’une personne qui arrive au partage st-françois
Une personne arrive le soir à la halte chaleur. Le jour, elle n’a rien à faire. Alors, elle parle avec un intervenant ou une intervenante qui l’invite par exemple à participer au plateau de travail. Elle y fait du bénévolat. Elle aime cela. Elle se sent valorisée, parce qu’elle ne fait pas que recevoir, elle contribue. On lui donne des vêtements. Elle revient tous les jours. Elle peut éventuellement accepter de participer à un programme d’insertion sociale pendant six mois lui donnant droit à une bonification de sa prestation d’aide sociale. Si tout se passe bien, elle peut être embauchée au Partage avec une subvention salariale qui lui offre de l’accompagnement jusqu’à ce qu’elle ait un emploi. L’objectif est de l’aider à conquérir son autonomie. Pour d’autres, ce sera plutôt une façon d’occuper leurs journées, de se mettre en action. C’est valorisant et très positif dans leur vie.
« Il faut s’assurer de répondre aux besoins de base, mais il y a des limites à se concentrer seulement sur les solutions d’urgence. Il faut susciter l’intérêt. Sinon, il y a un risque que cela devienne notre seule réponse. (…) Rendre « confortable » la vie en itinérance peut créer un goulot d’étranglement. Les personnes restent parce que c’est l’endroit le plus sécuritaire qu’elles aient connu de leur vie » selon M. Laberge. Il faut les amener à croire qu’elles méritent mieux et, comme le dit M. Laberge, une autre façon de créer des places en hébergement est d’aider les personnes à s’en sortir, ce qui fait de la place pour d’autres.
Coordonnées Partage St-François : 115, rue Galt Ouest
Tél. : 819 821-2233
Site Web : https://partagestfrancois.ca/