J’œuvre en tant qu’enseignante en classe d’accueil au secondaire avec des élèves allophones (personnes de langues maternelles différentes des langues officielles du pays). Cela comporte nécessairement son lot de défis, mais demeure extrêmement enrichissant.
En classe d’accueil, on utilise les langues que l’on connaît pour construire notre compréhension dans la langue cible.
Ce n’est pas un secret; les langues que l’on connaît sont des outils qui peuvent servir à l’apprenant et à l’apprenante à construire du sens. Plus on a d’outils, plus on a accès rapidement à une compréhension. Il est fréquent qu’en groupe, je demande aux élèves de traduire des mots à voix haute dans leurs langues. Cela valorise l’élève dans ses connaissances en plus d’aider les autres qui parlent soit la même langue ou une langue rapprochée. D’ailleurs, une élève dont j’admire beaucoup la vivacité d’esprit apprend en ce moment sa quatrième langue avec moi en classe d’accueil. Elle parle une langue maternelle de la famille indo-iranienne, mais elle a progressé en flèche avec le français. Elle s’exprime mieux que certains autres élèves qui parlent des langues romanes telles que l’espagnol ou le portugais et pourtant, ces langues ressemblent davantage au français. C’est un fait, plus on connaît de langues et plus c’est facile d’en apprendre d’autres. Dans une société où le multiculturalisme est inévitable, connaître plusieurs langues devient alors un atout et le fait de valoriser toutes les langues contribue à célébrer cette diversité culturelle.