J’ai eu le plaisir de rencontrer Catherine Plante-Rodrigue de l’Initiative sherbrookoise en développement des communautés (ISDC). Catherine est agente de développement en sécurité alimentaire pour les tables de quartier LaRocque-Communauté et Ascot en santé.
À l’automne 2023, deux comités en autonomie alimentaire ont été mis sur pied, l’un dans le quartier d’Ascot, l’autre dans le secteur LaRocque-Communauté. Catherine en assume l’animation et la coordination.
Comment est née cette initiative
Il existe à Sherbrooke une table de concertation en sécurité alimentaire, soit le Collectif en sécurité alimentaire de Sherbrooke, à laquelle Catherine participe. Les enjeux territoriaux étant très différents d’un quartier à l’autre, il est apparu nécessaire de créer un autre espace de dialogue. Il y avait déjà dans chacune des deux communautés des actions et des événements concernant cette problématique, mais comment aller plus loin? « L’idée était de dépasser les simples actions pour s’inscrire plutôt dans une optique de changement systémique. »
Sécurité alimentaire ou autonomie alimentaire
Dans une logique de sécurité alimentaire, on préconise surtout des solutions palliatives à l’intention des populations qui la vivent déjà. L’autonomie alimentaire vise plutôt des mesures préventives. « On trouvait que ce serait plus incitatif, qu’on allait rejoindre plus de personnes. Par exemple, des personnes peuvent avoir l’argent pour faire l’épicerie, mais posséder moins de connaissances et de compétences en cuisine. Le jardinage peut être une façon de se rapprocher de l’autonomie alimentaire, mais pour cela, il faut créer des espaces de culture urbaine, outiller les personnes dans les compétences nécessaires à l’agriculture. »
Objectifs poursuivis
Les deux comités ne regroupent pas seulement des personnes qui travaillent en sécurité alimentaire, mais aussi d’autres qui œuvrent auprès des familles. À cause de la situation actuelle du coût des aliments, la sécurité alimentaire vient en quelque sorte s’immiscer dans leur mandat parce qu’elles font face à de plus en plus de détresse.
« Pour les deux territoires, il s’agissait de se donner une mission collective et collaborative pour le quartier. »
L’objectif visé est le bien-être des citoyennes et citoyens. Chaque comité est doté d’un budget pour initier des actions. Se pose alors la question suivante : dans quels projets investir les fonds disponibles?
Trois grandes orientations ont été retenues pour le quartier d’Ascot :
- L’accès économique à des aliments sains,
- Le développement des connaissances et des compétences alimentaires,
- Une meilleure connaissance et utilisation des services disponibles.
Pour LaRocque-Communauté, seule la troisième orientation diffère. Elle vise la production alimentaire de proximité.
Populations ciblées
« Nous avons réalisé une analyse des besoins en utilisant l’expertise des partenaires autour de la table, des discussions avec des citoyens et citoyennes, ainsi que l’analyse de données du dernier recensement. Certaines données peuvent indiquer qu’une population est plus vulnérable, par exemple, les familles qui ont à leur tête une femme monoparentale, les personnes immigrantes nouvellement arrivées et les personnes aînées vivant seules sont plus à risque de vivre de l’insécurité alimentaire. »
Ressources d’aide disponibles
Le site Web de Champ d’actions, Collectif en sécurité alimentaire de Sherbrooke, avec sa carte interactive, permet de trouver des ressources de proximité. On y a accès aux coordonnées permettant de joindre ces différentes ressources : https://champ-actions.org)
« Je trouve ça bien qu’il y ait certains partenaires qui prennent le temps de participer. C’est certain qu’un projet collectif ça avance moins vite qu’un projet individuel, mais les retombées peuvent être tellement plus grandes quand on prend le temps. »