Au lendemain de la pandémie, on observe à Sherbrooke une initiative communautaire : des boîtes d’échanges. Un échange de mots ou encore un échange de livres, favorisant le partage de connaissances et de divertissement et un accès gratuit à la lecture pour les citoyens et citoyennes.
Les boîtes à poésie sont conçues par des artistes locaux et internationaux. Elles contiennent des poèmes, le matériel nécessaire pour y contribuer (des crayons et du papier) et même parfois des surprises interactives. Elles ont été mises en place pour promouvoir la création artistique et favoriser la découverte d’artistes locaux. Il faut savoir que les œuvres peuvent être partagées à un plus large public par la suite, par exemple quand elles sont sélectionnées pour une lecture dans un café ou une émission de radio ou encore une exposition organisée par la Parcours artistique et poétique de Sherbrooke, responsable du projet. Elles permettent également un échange, anonyme ou pas, entre les membres de la communauté et permettent avant tout l’expression individuelle, libératrice.
Les boîtes à poésie ont été mises sur pied dans l’optique d’alléger la pression accumulée à cause de la solitude vécue durant la pandémie. L’initiative a débuté en 2021 grâce à l’implication de Sondès Allal, coordinatrice du Programme d’intervention dans la communauté (PIC). Elle voyait à ce moment un besoin non comblé et évident de partage, de communication et de positivisme dans le contexte postpandémique. Les boîtes deviennent un lieu d’échange de mots, de douceur et de réconfort qui rassemble les gens sous le toit de la poésie. Elles n’ont aucun tabou et gardent alors précieusement des textes intimes, anonymes ou pas.
Elles ont aussi permis l’étalement des discussions hors du domaine artistique, vers d’autres sujets importants tels que l’isolement et la santé mentale. Pour le coup, ces petites boîtes à bijoux ont amené plusieurs acteurs et actrices de la communauté à échanger : intervenants et intervenantes, organismes, artistes ainsi que simples citoyens et citoyennes. À partir de cette collaboration, plusieurs liaisons se sont créées qui ont su répondre à la détresse psychologique humaine très présente durant la crise sanitaire. Les boîtes ont apporté une forme de reconnaissance aux gens qui y participaient et aussi aux personnes qui n’étaient que spectateurs ou spectatrices. Somme toute, elles ont eu un impact positif qui, tout comme le projet, ne s’est jamais arrêté.
En effet, cela a fait trois ans le 21 juin que la première boîte à poésie a été installée. Depuis, quelques autres se sont matérialisées dans la ville, dont une à Ascot, à l’extérieur du café Baobab (1551 rue Dunant). À l’abri de toutes les intempéries, vous la reconnaîtrez par son allure de petite tente et son manteau jaune. Elle est fabriquée à partir de matériaux recyclés et imperméables afin de protéger son précieux contenu. Toutes et tous sont invités à participer. À proximité de cette dernière, vous pouvez également trouver une boîte à livres ouverte au partage de lectures à l’intention des personnes de tous âges confondus. Vous pouvez y déposer les livres que vous souhaitez partager et aussi en prendre et ce, tout à fait gratuitement. Une autre boîte à livre se trouve également à proximité, chez Famille Espoir, au 1520, rue Dunant.