Le parc de voisinage Édouard-Jean-Desruisseaux, de près de 0,2 hectare de superficie, est aménagé en 2018 au coût de plus de 270 000 $ entre l’école LaRocque et l’église de l’Immaculée-Conception-de-la-Très-Sainte-Vierge-Marie. L’emprise du parc intègre une partie de la rue de Mère-Teresa devant l’église et une parcelle contiguë cédée par la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke. Le parc comprend des jeux d’enfants, dont un talus de gazon artificiel sur lequel les jeunes peuvent glisser, et du mobilier urbain. Comme sièges, on y trouve aussi des blocs de calcaire fossilifère de l’âge du Paléozoïque. Le conseil municipal attribue au parc le nom du premier maître de poste francophone de Sherbrooke. Il demeurait à proximité, sur le boulevard Alexandre, devenu la rue Adélard-Colette en 2006.
Édouard-Jean Desruisseaux est né en 1886 à Sand Hill, dans le canton d’Eaton. Il est le fils d’Anna Smith (1858-après 1911) et de Gédéon Desruisseaux (1857-1937), commis d’hôtel à Sherbrooke puis cultivateur dans le canton d’Eaton. En 1905, Édouard-Jean obtient un diplôme en comptabilité du Ontario Business College. Il s’établit à Sherbrooke en 1907 et épouse Éva Labadie (1886-1970). Le couple a 13 enfants : Laval en 1909, Richard en 1910, Adrien en 1912, Isabelle en 1914, Dartois en 1915, Pauline en 1918, Léonce en 1919, Claire en 1920, Marius en 1923, Hélène en 1924, Béatrice en 1925, François en 1926 et Thérèse en 1928. En 1917, la famille s’établit sur le boulevard Alexandre et la résidence existe toujours au 948 de la rue Adélard-Colette.
En 1908, Édouard-Jean Desruisseaux devient l’un des six premiers facteurs de Sherbrooke, après que l’on eut commencé à livrer le courrier à domicile l’automne précédent. Par la suite, il assume les responsabilités suivantes : commis des postes en 1912, surintendant des facteurs en 1914, directeur de la livraison en 1917, commis senior en 1919, maître de poste adjoint en 1925 et, de 1945 jusqu’à sa retraite le 26 juin 1952, premier maître de poste francophone de Sherbrooke. À l’époque, le bureau de poste est situé sur la rue Dufferin, dans l’édifice qui abrite par la suite la bibliothèque municipale et, depuis 1992, le Musée d’histoire de Sherbrooke et la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Édouard-Jean aura ainsi été 44 ans au service des postes. Par ailleurs, de 1917 à 1948, il est marguillier de la paroisse de l’Immaculée-Conception (intégrée à la paroisse de la Bienheureuse-Marie-Léonie-Paradis en 2011). En 1933, il est nommé juge de paix du district judiciaire de Saint-François et il le demeure au moins jusqu’en 1945. Il est également sergent dans le 54e Régiment (Les Carabiniers de Sherbrooke), régiment qui devient Les Fusiliers de Sherbrooke en 1933. En 1911, il est un des trois délégués du régiment au couronnement du roi George V à Londres. Édouard-Jean Desruisseaux décède en 1971 à Sherbrooke. Il est inhumé avec son épouse dans le cimetière Saint-Michel. Il est l’un des 17 personnages représentés sur la murale Destinées et origines peinte en 2012 sur un édifice de l’Office municipal d’habitation de Sherbrooke à l’intersection des rues Wellington Sud et Aberdeen.