J ’œuvre en tant qu’enseignante en classe d’accueil au secondaire avec des élèves allophones (personnes de langues maternelles différentes des langues officielles du pays). Cela comporte nécessairement son lot de défis, mais demeure extrêmement enrichissant.
En classe d’accueil, on doit composer avec une grande diversité d’élèves.
Non seulement ceux-ci viennent de différents pays, mais en plus, ils et elles sont de niveaux académiques et d’âges différents. Au secondaire à Sherbrooke, les classes sont composées d’élèves de 12 à 17 ans et de niveaux mixtes. Parfois, certains n’ont jamais ou ont très peu fréquenté l’école, alors que d’autres sont plutôt à jour dans leurs connaissances pour leur âge. C’est donc franchement déconcertant d’avoir un petit élève âgé de 12 ans qui démontre un retard académique assis côte-à-côte avec un grand élève de 17 ans scolarisé et qui se préparait pour entrer à l’université dans son pays d’origine. Ce qui est fascinant, c’est que lorsqu’on réussit à créer un climat d’entraide dans le contexte de la classe, les plus avancés vont démontrer spontanément de la volonté à aider les autres, et ce, peu importe la langue. Certains, afin d’aider leurs pairs, vont traduire dans d’autres langues, mimer, utiliser d’autres exemples auxquels je n’avais pas nécessairement pensé, etc. C’est aussi grâce à ces collaborations qu’il est possible d’enseigner le français sans parler toutes les langues du monde, une question qui revient souvent lorsqu’on me demande comment je fais pour enseigner en classe d’accueil.