Chapitre 1 : Sommeil de pierre
Le silence vide de l’inconscience. Il n’y a rien de tel que de bien dormir. J’ai la chance que cela n’ait jamais été un problème pour moi. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu une grande facilité à dormir, n’importe où. À la maison, dans la rue, sur un lit, sur un canapé, dans le bus, sur une table, sur le tapis de la salle de bain… C’est même bizarre.
Je sens deux mains qui m’attrapent par les bras et me soulèvent de la surface sur laquelle j’étais appuyé. Elles tournent mon corps brusquement et commencent à me secouer. J’ouvre lentement les yeux et j’essaie difficilement de les garder au moins à moitié ouverts.
– …Réveille-toi! – ses cris me dérangent, mais je continue
à dormir…
* * *
– Hey – une main me pousse, me tirant de mon sommeil.
– Huh? Qu’est-ce qu’il y a? – Je réponds par instinct, me réveillant enfin.
– Il était temps! – crie « Arfantis ».
Autour de moi, je vois quelques garçons se promener dans la salle. Comme je suis le dernier à avoir rejoint le groupe, je ne connais pas la moitié de leurs noms, seulement leurs surnoms : Samuel, « Arcturus » (Arthur), « Totorot », « Linel » et « Arfantis ».
– Attendez, combien de temps ai-je dormi ? – Je demande, effrayé et un peu confus, en essayant de comprendre la situation. « Est-ce que j’aurais pu rater la cloche ? Non, ce n’est pas très logique… » La voix d’Arcturus interrompt mes pensées.
– Personne n’est sûr de rien. Nous nous sommes tous réveillés ici il y a quelques minutes, sans vraiment savoir pourquoi ni comment cela s’est produit.
– C’est bizarre… – Je réfléchis à voix haute.
– Comme tu peux le voir, eh bien… la porte est fermée et nous sommes tous coincés ici – déclare Arcturus.
Avant que je puisse dire quoi que ce soit, Arfantis m’interrompt :
– EH OUI! Avant que tu ne poses la question, nous avons déjà essayé d’ouvrir la porte, de bien des façons.
– Il se passe beaucoup de choses étranges à l’école… – déclare Linel.
– C’est vrai, depuis la rentrée, de plus en plus d’élèves disparaissent. L’avez-vous remarqué ? – demande Arcturus.
Il avait raison. Depuis quelque temps, notre école est devenue un vrai scénario de film d’horreur…