Le 21 novembre dernier, Québec solidaire présentait au café Baobab son projet de programme universel d’alimentation en milieu scolaire. Par suite de cette présentation, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Christine Labrie, députée de Sherbrooke.
Parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Canada est l’un des seuls à ne pas disposer d’un tel programme 1. Dans certains pays, notamment le Brésil, il en existe un depuis des dizaines d’années 2.Les retombées sont très bien documentées, tant sur le plan social qu’économique.
Ce que propose Québec solidaire, c’est un programme s’adressant à tous les enfants des écoles primaires et secondaires du Québec. Les familles auraient le choix d’y adhérer ou non. L’universalité permettrait d’éviter les écueils liés aux programmes ciblés qui peuvent être ostracisants pour les enfants alors étiquetés comme défavorisés. Pour cette raison, certains n’y ont pas recours afin d’éviter le sentiment de honte lié à une situation de pauvreté. Les parents seraient invités à y contribuer selon leurs moyens, ce qui réduirait le coût du programme.
« Actuellement, au Québec, un enfant sur cinq ne mange pas à sa faim dans nos écoles. Une telle situation a des impacts négatifs non seulement sur la réussite scolaire de ces enfants, mais également sur le climat dans les classes. Ce sont autant de talents dont on se prive parce qu’on n’est pas en mesure de soutenir les apprentissages de ces enfants. », mentionne madame Labrie.
Au Québec, des programmes ciblés existent déjà, notamment la Cantine pour tous, qui ne couvrent pas l’ensemble des enfants et des établissements scolaires. L’objectif serait de les élargir à l’ensemble des écoles et des élèves des paliers primaire et secondaire. Pour Québec solidaire, l’idée n’est pas de construire des installations dans toutes les écoles, mais de travailler avec les organismes qui sont déjà équipés et de les financer davantage pour leur permettre d’élargir leur offre. Par ailleurs, la majorité des écoles secondaires possèdent des installations où des repas pourraient être préparés et de là, livrés dans les écoles primaires des différents quartiers.
« On a déjà au Québec des beaux programmes pour soutenir les familles, notamment l’assurance parentale et les CPE. On pense que le troisième pilier devrait être un programme universel d’alimentation en milieu scolaire. », d’ajouter madame Labrie.
Selon Québec solidaire, implanter un tel programme représente plus un investissement qu’une dépense. Les retombées positives sont très importantes, notamment sur la réussite scolaire des enfants, mais aussi sur l’économie. En effet, le programme proposé repose sur l’achat d’aliments locaux, donc de l’argent investi directement dans les entreprises agricoles et de transformation alimentaire. « Les deux tiers de la population appuient cette idée. Je vois un appui très fort tant des familles que des gens qui travaillent dans le milieu scolaire lesquels en constatent les retombées dans les classes. », de conclure madame Labrie.