De plus en plus de gens se rassemblent sur un terrain vague situé à l’intersection de la rue Dunant et de l’autoroute 410. Sur place, on profite d’une vue exceptionnelle sur le district de Rock Forest et sur les monts Chauve et Orford. Or, aucun espace de stationnement ou quelconque type d’installation de loisir n’y
est aménagé.
Paul Tremblay est résident de la rue Dunant depuis 23 ans. Il dit que ce n’est que récemment qu’il a commencé à observer des attroupements devant chez lui.
« Après la pandémie, pour quelque raison que ce soit, ça a commencé. Les gens ont développé un intérêt pour les couchers de soleil. Pourquoi? Je ne sais pas. Mais avant la pandémie, il se passait rien de ça. Dès qu’il fait beau, chaud, la rue ici se remplit. »
Les récents phénomènes célestes tels que l’éclipse solaire du 8 avril et les aurores boréales du 10 au 12 mai ont confirmé le statut de point d’observation de choix du terrain de la rue Dunant. « À l’éclipse, c’était l’enfer », poursuit Paul Tremblay. « Ç’a été le summum! »

Tolérance des autorités
Si M. Tremblay dit ne pas être importuné par la situation, les autorités, elles, sont en mode surveillance. « Pour l’éclipse solaire du 8 avril dernier, il y a des interventions [policières] qui ont été faites parce qu’il y avait trop de personnes à cet endroit-ci », nous informe Jeanne Séguin-Laflamme, porte-parole pour le ministère des Transports et de la Mobilité durable.
Le terrain sur lequel se forment ces attroupements fait partie de ce qu’on appelle l’emprise routière du Ministère. Bien qu’une telle parcelle de terrain soit du domaine de la collectivité publique, « ça ne veut pas dire que c’est un lieu sur lequel on peut circuler librement et faire toutes sortes d’activités parce que ça soulève des enjeux de sécurité », rappelle la porte-parole.
Malgré tout, « le Ministère est en mode surveillance, est attentif à ce qui se passe ici, sans pour autant tomber dans une approche restrictive. »

Point de vue idéal
C’est ainsi que le terrain vague, devenu parc non officiel de la rue Dunant, peut connaître une affluence considérable lors des belles journées d’été. « Des fois, tu viens, puis il y a 15 gangs et plus », confie une utilisatrice régulière des lieux.
Son amie qui l’accompagne fait référence à l’endroit comme étant « le spot de dates », puisque la beauté des lieux invite les amoureux à s’y rencontrer et à observer le paysage. La toponymie des environs abonde dans le même sens avec des noms comme le mont Bellevue et les rues Belvédère et Bel-Horizon.
C’est d’ailleurs un atout que se garde Paul Tremblay lorsque viendra le temps de vendre sa maison. « Un jour, je vendrai peut-être ma maison à gros prix à cause des couchers de soleil. Je vais distribuer des cartes en face le soir avec la mention Couchers de soleil à vendre et non pas Maison à vendre! »