Ce livre a été publié en 1969 par Buckminster Fuller. Cet Étatsunien a travaillé à Sherbrooke en 1914, au moulin à coton de la rue du Pacifique. Il a aimé cette expérience et appréciait les « canadiens français du temps ». Fuller avait 19 ans; expulsé de l’Université Harvard pour « irresponsabilité générale », ses parents ont décidé de l’envoyer travailler ici car son oncle était le gérant de cette entreprise. Il est devenu inventeur, écrivain, conférencier, poète, mathématicien, architecte et ingénieur de façon autodidacte. On lui doit le dôme géodésique sur l’Île-Notre-Dame de Montréal, qui a abrité le Pavillon des États-Unis lors de l’Expo 67, lequel est devenu, et est encore, un musée de l’environnement. Fuller, malgré son indépendance intellectuelle, a obtenu 45 doctorats honorifiques.
Par le plus grand des « hasards », c’est un Sherbrookois qui a traduit ce livre et publié cette traduction au Québec en 1980 : René Pelletier.
Il y a eu une seconde publication du livre en 2010, dirigée par Jaime Snyder, cofondateur du Buckminster Fuller Institute. La traduction est la même que celle du premier ouvrage de Pelletier et Khal (l’autre traducteur). Quelques paragraphes ont changé de place, quelques images ont été ajoutées. Des ressources sont ajoutées, dont le Rocky Mountain Institute, fondé par Amory Lovins, souvent qualifié de gourou de l’efficacité énergétique. Vous pouvez vous en faire une idée en consultant le livre que possède la bibliothèque Éva Sénécal : Réinventer le feu R. Des solutions économiques novatrices pour une nouvelle ère énergétique.
Le livre de « Bucky » présente comment utiliser nos ressources plus efficacement. La synergie est à l’honneur. Celle-ci se définit comme le tout étant plus grand que la somme des parties. Ou bien : on ne peut prédire le tout à partir de la connaissance des parties. Fuller souhaite par son enseignement éviter l’extinction de l’espèce humaine. Il a souvent scandalisé, par exemple, en affirmant qu’il n’y a pas de haut et de bas, pas de ligne droite, pas de solide (les atomes ne se touchent pas).
En prouvant qu’il y a maintenant assez de ressources pour que tout le monde puisse avoir une belle qualité de vie sans nuire à l’écologie et sans guerres pour y parvenir, il a contredit Malthus, qui disait qu’il n’y a pas assez de ressources pour tout le monde. C’est grâce à l’élévation du savoir que Fuller a pu faire cette affirmation. Les deux versions du Manuel d’instruction pour le vaisseau spatial « Terre » sont accessibles auprès de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et peuvent être obtenues par prêt entre bibliothèques en passant par notre bibliothèque municipale.
Félicitations et merci aux traducteurs locaux pour cet excellent travail!