D’après le procès-verbal du canton d’Ascot du 3 juin 1940, une première moitié de la partie ouest-est de cette rue est ouverte et nommée à partir de la rue Brébeuf. Les infrastructures municipales y sont installées en 1943. Le nom attribué fait partie d’un système odonymique 1 s’inspirant des missionnaires de la Nouvelle-France. La rue est prolongée jusqu’à la future rue Druillettes en 1950 et un peu prolongée au-delà avant 1956. Elle est complétée en 1966-1967 jusqu’à l’intersection des rues Daniel et Kitchener.
Nesmes Massé est né en 1575 à Lyon, en France. Il est le fils de Phillipe Bica et de François Massé, marchand-boulanger. Il se joint en 1595 à la Compagnie de Jésus à Avignon et change son prénom pour Énemond. Après son noviciat, il enseigne au collège de Tournon- sur-Rhône de 1597 à 1599. Il y devient ensuite assistant du procureur tout en commençant des études théologiques qu’il termine en 1602 au collège de Dole en Franche- Comté. Après son ordination, il est, entre autres, économe aux collèges de Tournon et de Lyon.
En 1611, le père Massé accompagne le père Biard à Port-Royal, en Acadie, mais quitte en 1613 à la suite de l’attaque du Virginien Samuel Argall. Après avoir passé un an au collège de Clermont à Paris, il devient ministre à La Flèche, au Pays-de-Loire. Il revient en Nouvelle-France en 1625 et ouvre une résidence à Notre-Dame-des-Anges, près de la rivière Saint-Charles à Québec. Mais il doit repartir de nouveau en 1629, après l’attaque de Québec par les frères Kirke. En 1633, il revient définitivement à Notre- Dame-des-Anges. Surnommé le Père Utile, il enseigne le montagnais (innu), entre autres, au père Druillettes. Il décède en 1646 à Sillery, là où s’élève aujourd’hui un monument à sa mémoire sur son tombeau.
1 Soit un regroupement de voies de circulation nommées selon un même thème.