Bonjour Océane,
Je vis dans une résidence depuis un an déjà et j’aime bien ça. Je me suis fait quelques amies, je vais aux activités proposées. En général, ça se passait très bien. Par contre, depuis quelque temps, il y a un homme avec qui j’ai de la difficulté. Il habite un étage plus haut que moi et je le croise souvent dans l’ascenseur. Au début, je le trouvais drôle, il me faisait rire. Par contre, depuis plusieurs semaines, il a commencé à me faire des commentaires à caractère sexuel désagréables et déplacés sur mon physique et sur mon habillement. Il me dit toujours après ça « Tu ne le dis pas, hein, que je te dis ça? C’est notre petit secret ». Je suis vraiment inconfortable avec ces commentaires et je ne sais pas quoi faire avec ça. Je fige à chaque fois.
Ça m’angoisse beaucoup. J’ai peur de ce qu’il pourrait faire si j’en parle. Je n’ose plus aller aux activités, je pleure souvent. C’est même rendu que je porte mes vêtements les plus laids pour qu’il arrête. J’ai même pensé à déménager! Peux-tu m’aider?
-Jacqueline.
Bonjour Jacqueline,
Merci de partager ce que vous vivez à la résidence. La situation semble vous causer beaucoup de détresse et avec raison. Je comprends que vous ne savez pas quoi faire dans la situation et que vous avez peur de représailles.
Pour commencer, avez-vous pensé à en parler à la direction? Dans une situation comme celle-là, je pense que c’est important de ne pas rester seule avec ce que vous vivez. Je sais que vous avez peur des répercussions. En même temps, d’après ce que vous me dites, vous semblez déjà en vivre beaucoup et vous isoler.
Je ne vous connais pas, mais souvent dans des cas comme ça, on a aussi tendance à se replier sur soi. On peut faire plusieurs choses pour reprendre sa place, comme de faire attention à sa posture.
Quand on se tient droite, la tête haute, ça aide à s’affirmer plutôt que lorsqu’on est recroquevillé sur soi. Vous avez aussi le droit de vous affirmer en disant une phrase courte, par exemple : « Ça suffit. Je n’accepte pas ça. » C’est une façon de mettre vos limites et de reprendre votre place.
Quoi qu’il en soit, je pense que la direction devrait être mise au courant pour que vous ne restiez pas seule avec cela, que vous ayez le soutien nécessaire et que la situation cesse.
Finalement, d’autres recours seraient possibles. Une intervenante pourrait regarder la situation plus en détail avec vous et vous accompagner dans les démarches.
En attendant, il existe aussi des alarmes personnelles, non reliées à une centrale, et qui font un bruit d’alerte. Ça peut parfois être rassurant d’en avoir une avec soi.
J’espère que cela répond à votre questionnement et je vous souhaite que la situation cesse le plus rapidement possible.
– Océane
Océane est intervenante en maltraitance chez DIRA-Estrie. Elle répond aux questions en lien avec la maltraitance et la bienveillance envers les personnes aînées.
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