Majella Rousseau, une voisine, et son mari Lucien, partagent avec moi la garde d’un gentil caniche miniature, dénommé Pablo. Ils y sont très attachés et s’en occupent comme d’un enfant! Le soir, la dame et son conjoint, tous deux âgés respectivement de 88 et 89 ans, couchent le « petit » sur leur lit, vers 20 h, et l’emmitouflent dans son pyjama. Quand leur tour arrive, deux heures plus tard, le caniche reste entre les deux, tantôt la tête sur l’un, tantôt une patte sur l’autre.
Rencontré à l’été 2022, ce couple charmant est marié depuis 64 ans! Ils prenaient leur marche quotidienne tandis que je jardinais tous les matins, mon chien sur mon balcon, quand les salutations quotidiennes se sont transformées en bavardages sympathiques. Quelques semaines plus tard, à ma demande, ils ont commencé à garder mon animal de compagnie pendant mes pratiques de chant. De fil en aiguille, la garde sporadique est devenue presque à temps plein. Je reprends Pablo de temps en temps, pour des promenades au parc Atto-Beaver et pour mon travail à la Société Alzheimer, où le petit chien de 10 livres fait la joie d’autres personnes âgées qui l’accueillent avec des « Oh! » et des visages qui s’illuminent.
Majella, qui enseignait avant son mariage, et son conjoint Lucien, ancien musicien et employé à la Brock Mills pendant plus de 22 ans, ont eu cinq garçons, ils ont huit petits-enfants et 10 arrière-petits-enfants. Ma voisine avoue que le petit pitou les a rapprochés, elle et son mari, comme un lien entre eux. « Il est le centre de notre attention et depuis qu’il est là, on a rajeuni. Pablo nous donne de l’amour sans condition », précise-t-elle. Pendant l’entretien, son mari, de nature discrète, se berce tranquillement, le petit caniche allongé de tout son long sur ses cuisses.
Pour garder la forme, ils marchent tous les jours, au moins une demi- heure, et font attention à leur alimentation. Outre les visites de la famille, plusieurs activités agrémentent leur journée. Pour Majella, en plus de la cuisine et du ménage (et, autrefois, la couture pour les vêtements des enfants), elle joue au Scrabble, fait du bénévolat au Centre culturel Le Parvis, participe à des jeux sur Internet avec quatre autres amies, tandis que Lucien travaille dans son potager et prend un soin incroyable de leur maison et du stationnement en gravier, où aucune mauvaise herbe ne pousse! Quand ils prennent leur marche avec Pablo, il n’est pas rare qu’on les apostrophe dans la rue. Une personne leur a même dit, en baissant la vitre d’auto : « J’ai perdu le mien, puis je suis en train de virer fou! ». Tant qu’ils seront en mesure d’en prendre soin, ils pourront partager les câlins et les bisous avec « notre » adorable petit chien.