Je m’appelle Louis, j’ai 75 ans et je vis une période difficile avec ma fille, Julie. Depuis le décès de mon épouse il y a cinq ans, je vis seul. À chaque relâche, Julie m’appelle, m’avisant que mes petits-enfants viendront passer la semaine chez moi. Au début, j’étais heureux de les recevoir toute la semaine. Depuis deux ans, je ressens une diminution de mon niveau d’énergie. Lorsqu’ils sont avec moi, il y a beaucoup de bruit, ils me font plusieurs demandes et je dois m’occuper des repas. Je suis dépassé par la situation et je ne sais pas quoi faire. Il m’est arrivé de nommer à ma fille que j’étais incertain de vouloir garder mes petits-enfants cette année. Elle m’a répondu de ne pas me plaindre, que je ne vois pas assez mes petits-enfants. Je crains de nommer mes besoins à nouveau par peur de décevoir et de perdre un moment de qualité avec mes petits-enfants.
Pour m’aider, j’ai fait appel à l’organisme DIRA-Estrie. L’intervenante m’a fait réaliser que mes capacités ne sont plus les mêmes qu’il y a cinq ans et qu’il est important que j’écoute mon corps. J’aime mes petits-enfants, je suis heureux de les voir, mais je n’ai plus l’énergie pour les accueillir toute la semaine.
L’intervenante m’a fait réaliser l’importance d’ouvrir la discussion avec ma fille, car en omettant de le faire, je ne peux pas m’attendre à ce qu’elle comprenne mes besoins. Je réalise que ma fille est occupée, qu’elle a sa propre vie et qu’elle ne voit pas que ce congé scolaire devient un fardeau pour moi. L’intervenante m’a encouragé à mettre ma limite et à écouter mes besoins.
Donner mon opinion ou prendre la parole devant d’autres personnes n’a jamais été facile pour moi. Mon intervenante m’a proposé d’écrire une lettre à ma fille, idée que j’ai tout de suite aimée. Elle m’a aidé à rédiger ma lettre avec la technique de la communication non violente.
Ma fille a lu ma lettre, et cela l’a beaucoup touchée. Mon intervenante m’a proposé de faire une rencontre avec ma fille, ce qu’elle a accepté. La rencontre s’est bien déroulée, nous avons pu parler, et j’ai pu exprimer mes besoins. Elle s’est même excusée de ne pas m’avoir écouté la première fois. Ensemble, nous avons trouvé un terrain d’entente. Si je gardais mes petits-enfants, ce serait pour des plus petites périodes. Maintenant, je prends soin de mes petits-enfants en respectant mes limites.
Les commentaires comme : « Après ça, ne viens pas chialer que tu ne vois pas assez tes petits-enfants! » sont considérés comme de la maltraitance psychologique. Souvent, la personne va faire du chantage émotionnel pour que vous acceptiez ses demandes. Les commentaires comme : « Les enfants passeront la semaine de relâche chez toi puisque je dois travailler. » sont considérés comme une violation des droits. La personne ne respecte pas vos limites.
Vous vivez une situation de maltraitance? Appelez-nous! 819-346-0679 Service gratuit et confidentiel. www.dira-estrie.org
