C’est au début des années 1970 que madame Laurette G. De Montigny, fondatrice, accompagnée de femmes sherbrookoises solidaires et conscientes de la détresse des femmes, créent l’Association des femmes chefs de famille qui sera un lieu de rencontre et de solidarité pour partager leurs expériences de vie difficiles.
En 1973, cette association est devenue l’Association des familles monoparentales. L’ouverture de l’Escale comme centre de jour se fera dès 1975.
L’achat d’une maison par l’Association des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus permettra à l’Escale d’offrir des services d’hébergement, d’écoute téléphonique et de rencontres individuelles 24/7.
En 1989, elles ouvrent la Maison Laurette G. De Montigny. Le décès de madame De Montigny surviendra 12 ans plus tard, en 2001.
Aujourd’hui, l’Escale offre des services aux femmes et aux enfants de l’Estrie qui permettent à chacun et chacune de vivre dans la sécurité et la dignité. L’organisme se veut un endroit empreint d’ouverture, sans jugement dont le respect, l’autonomie et la solidarité permettent à la femme de reprendre son pouvoir et d’être à nouveau maître de sa vie.
La nature de la mission de l’Escale, où les femmes doivent se protéger de la violence de leur conjoint, nécessite de garder son adresse physique confidentielle.
L’expertise de plus de cinquante ans permet à l’organisme d’offrir gratuitement à la population et aux écoles des ateliers thématiques, des conférences et des formations en la matière.
J’ai rencontré Cassandra*, intervenante en sensibilisation pour l’Escale. Après un stage au sein de l’organisme dans le cadre de ses études en éducation spécialisée, elle a été engagée. Elle s’occupe depuis près de deux ans des kiosques, des conférences et des services en externe.
Cassandra a développé un intérêt pour les inégalités entre les hommes et les femmes qui sont toujours présentes dans notre société. La violence conjugale lui semblait être une problématique encore tabou et l’Escale lui permet de nous sensibiliser.
D’une personnalité calme et posée, elle sait aussi faire face aux situations de crise avec fermeté pour gérer ces événements. Son poste en communication lui permet également de s’impliquer dans les différents comités pour mieux informer la clientèle et la population en général.
Elle intervient directement en externe, fait les suivis lors des rencontres à l’organisme et toute l’équipe peut bénéficier de formations en continu qui l’orientent dans la même direction.
Cassandra collabore aussi à la mise à jour de la page Web, au suivi des réseaux sociaux ainsi qu’au comité interculturel. Grâce à la banque d’interprètes du service d’aide aux Néo-Canadiens (SANC) elle peut se faire comprendre et comprendre les nouveaux arrivants.
Les formations-conférences au secondaire 4 dans les écoles de Sherbrooke sensibilisent les jeunes aux violences amoureuses.
L’Escale travaille en collaboration avec les policiers et policières qui sont dans les écoles. Ces derniers abordent les thèmes judiciaires : harcèlement, voies de fait, violence psychologique, contrôle… Quant aux policiers et policières communautaires de la ville de Sherbrooke, ils sont présents lors des kiosques s’adressant à la population. Je nous souhaite de vivre sans violence!
*Par souci de protection, le nom des intervenantes est confidentiel.