L’été dernier, j’ai réalisé un merveilleux voyage dans mon pays natal. De retour au Québec, j’avais plus l’impression d’être en visite et que, bientôt, je retournerais chez moi, au Niger, Tout un feeling!
Après 13 ans sans avoir fêté la Tabaski, j’ai décidé qu’il était temps de renouer avec cette tradition et toute l’ambiance qui va avec!
Est-ce que je vous parle de la chaleur! Dire que quand je suis arrivée il faisait un peu plus frais… à 38 degrés à l’ombre!
J’ai revu des amis et amies d’enfance que je n’avais pas vus depuis que je suis partie en 2008. J’ai revu des camarades d’école primaire de manière totalement impromptue.
Je suis allée autant dans des maquis que dans des restaurants huppés (mais honnêtement on mange bien mieux dans les maquis ). Les maquis sont des espèces de restaurants populaires à ciel ouvert, qui proposent généralement de la nourriture et de la boisson locales à moindre coût.
J’ai fait 1200 km pour aller voir ma sœur, mes nièces et mon neveu (que je n’avais pas revus depuis 2015) à Maradi, ville où j’ai grandi.
Je suis allée au marché. J’ai aimé (res)sentir les odeurs de cet endroit si particulier, voir les marchands et marchandes, leurs étals, ceux qui te hèlent, ceux qui te font marchander, les jeunes filles avec leurs plateaux de gourmandises en équilibre sur la tête. Tout ce monde qui cohabite, discute, s’échange des tuyaux ou se donne des nouvelles de leur village respectif. J’ai regoûté à des aliments dont j’avais oublié l’existence, à des fruits dont je ne connais même pas le nom en français.
J’ai, évidemment, (re)vécu la Tabaski! C’était vraiment cool! C’était différent de ce que je connaissais plus jeune, mais le rituel et l’esprit étaient là! J’ai fait la traditionnelle friture de viande. J’ai vu les moutons autour du feu pour la braise, avec cette odeur caractéristique qui s’en dégageait.
J’ai eu de belles discussions avec mes parents. Nous avons presque passé des nuits blanches avec ma sœur, à se rappeler le « bon vieux temps » avec ma fratrie, le bonheur…
Depuis que j’ai immigré au Québec, les personnes à qui je dis que, de ma famille, je suis la seule ici, me trouvent courageuse. Elles me disent qu’elles ne pourraient pas quitter leur pays et leur famille pour aller vivre ailleurs… Je ne le voyais pas comme ça au début, moi je découvrais un autre lieu, une autre culture. Mais plus je vieillis, plus je comprends ce que ces personnes voulaient dire. Je veux profiter le plus possible de ma famille, de mes parents, avant, comme dit Corneille, que la lumière ne s’éteigne. Je retournerai à Niamey et à Maradi dans pas trop longtemps c’est certain!
Voilà, je voulais simplement vous partager un peu de mon séjour au Niger. Pour vous qui êtes loin de vos terres natales depuis bien trop longtemps, je vous souhaite un retour aussi magique que le mien… que ce soit la première ou la
énième fois!