Je voudrais profiter de la fête des Mères pour saluer toutes les mamans. Les mamans du quotidien, mais surtout les mamans qu’on oublie.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire estrien du développement des communautés, Ascot, et particulièrement le secteur des Grands-Monts, est un quartier au cœur de l’enfance : près de 16 % de la population se situe sous la barre des 17 ans. De plus, 11 % des familles ont plus de trois enfants. Le pourcentage de familles monoparentales y est très élevé : plus de 21 %. C’est aussi le pourcentage de gens n’ayant pas de diplôme de niveau secondaire. C’est donc non seulement un secteur de Sherbrooke qui comprend beaucoup de familles, mais qui présente aussi beaucoup de défis.
Je lève ainsi mon chapeau à toutes les mères qui se démènent au jour le jour. Aux mères de peu de moyens, de fins de mois difficiles. Je salue les mamans qui sautent un repas pour nourrir la marmaille, les mères fatiguées de leur travail invisible. Je salue aussi les mamans immigrantes qui relèvent le défi supplémentaire d’apprendre une nouvelle langue.
Parmi les mamans qu’on oublie, je salue les mamans de cœur. Ce sont ces femmes dont on dit qu’elles sont comme une deuxième mère. Elles sont profs, tantes ou voisines. Je les vois venir cuisiner pour l’étudiante d’en bas de chez elles, pour la voisine qui vient d’avoir un bébé, pour leur fille d’adoption.
Je veux saluer les mamans qui ont la maternité plus difficile : les mamans DPJ, les mamans d’enfants à besoins particuliers, les mamans endeuillées. Elles aussi, elles viennent faire un tour dans nos cuisines pour se décharger d’une tâche, alléger le budget ou simplement sortir de la maison.
Je vois aussi les grand-mères et mamies de toutes sortes, tenter d’aider tant bien que mal leurs enfants, mais surtout leurs précieux petits-enfants. Je les vois vérifier qu’elles auront assez de macaroni gratiné et de biscuits pour toutes les petites bouches qu’elles veulent nourrir.
Je les vois, je vous vois, toutes.
Toutes vous portez les différents visages d’un même rôle. Un rôle qui a changé ces dernières années. Des défis se sont ajoutés : les réseaux sociaux, l’obligation de performer dans la maternité, les impacts de la COVID-19 et la montée stupéfiante du coût de la vie. J’ai de l’admiration pour vous. Vraiment. Entre les enfants, le manque d’argent, le défi du transport et de la nourriture, la violence du climat politique et du climat tout court, vous portez le monde à bout de bras. Il est normal de s’effondrer parfois. Si vous avez besoin d’aide, il existe des ressources : la Maison des Grands-Parents, la Cuisine collective le Blé d’Or, la maison de quartier Famille Espoir, Marraine Tendresse… et tant d’autres!
Collectivement, nous pourrions aussi tous donner une pause aux mamans : diminuer les attentes, normaliser le désordre, normaliser les corps qui ont porté un enfant et arrêter de culpabiliser les mamans qui accompagnent un enfant qui hurle dans l’autobus. S’il-vous-plaît.
Donc, à toutes les mamans : bonne fête des Mères.