Il arrive un moment, lorsque l’on fournit des efforts pour accomplir quelque chose, que l’on se retourne pour apprécier le chemin parcouru jusqu’à présent. C’est ce que je voudrais faire avec la démocratie, dont la journée internationale est célébrée le 15 septembre et dont l’évidence est trop souvent cause d’oubli au Québec. Nous avons tendance à tenir pour acquis l’avancement que la société nous a légué sur le plan politique. Cependant, il ne faut pas succomber à l’impression qu’elle est inébranlable. Une démocratie nécessite, comme toute forme de progrès, un entretien régulier. On doit revisiter l’idéologie, vérifier que ses principes soient à jour et respectés. J’entends par là qu’une société jouissant d’une saine démocratie se doit d’encourager les dialogues idéologiques publics, de maintenir un haut taux de participation électorale citoyenne juste et libre, de garantir le respect des droits et libertés, de l’indépendance judiciaire et de la séparation des trois pouvoirs de gestion de l’État, soit juridique, exécutif et législatif.
LA PARTICIPATION ÉLECTORALE ET DÉLIBÉRATIVE
De par sa définition, le système démocratique remet le pouvoir des institutions entre les mains de représentants et représentantes qui sont eux élus par le peuple. Le système étant basé sur le choix des citoyennes et citoyens, il est fondamental que ceux-ci s’expriment. Le premier point du mode d’emploi d’une démocratie saine : le vote. Toutefois, la participation citoyenne ne s’arrête pas là. Si l’on considère que les opinions et les idéologies sont au centre des décisions quant au choix des personnes élues, nous devons toutes et tous individuellement connaître notre position afin d’adhérer au concept. Donc, l’étape du vote suit celle de la formation de la conscience politique. L’opinion de chacun et chacune est évidemment teintée de ses valeurs, croyances et idéologies personnelles et dépend de certains facteurs sociologiques tels que l’âge, le sexe, la situation géographique, l’emploi, le niveau d’éducation, le revenu, ainsi que l’appartenance religieuse et ethnique. En d’autres termes, l’opinion est d’abord et avant tout dépendante du processus cognitif des individus, influencée par certains biais. L’éducation et la participation citoyenne aux délibérations sont alors nécessaires aux opinions que chacun forme, modifie ou encore renforce selon leurs avenues et les réflexions individuelles qu’elles déclenchent.
L’ÉTAT DE DROIT
L’importance du respect du droit, maintenu par la Constitution canadienne et la Charte canadienne des droits et libertés, entre en jeu en ce qui a trait à toutes les caractéristiques d’un système démocratique en santé nommées précédemment. La notion de droit permet aux citoyens et citoyennes d’avoir accès à l’éducation et de s’informer auprès de sources médiatiques et professionnelles indépendantes des sphères du pouvoir. Le droit permet également aux individus de s’exprimer librement. Sans oublier qu’il garantit, du moins tant que l’opinion publique y reste favorable, le maintien du système démocratique qui lui donne libre-choix de représentation politique.
https://www.cairn.info/le-retour-de-la-guerre-juste–9782711623808-page-227.htm
https://www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/louis-hippolyte-lafontaine-robert-baldwin-3364.html
https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/522378/le-jour-ou-le-canada-est-devenu-une-democratie