Komorebi, c’est le mot japonais qui désigne la beauté et l’apaisement qu’on trouve en regardant l’ombre des feuillages. C’est incroyable à quel point la verdure offre un apaisement, une sensation de plénitude. Face à ces océans de béton que sont les villes, le jardinage urbain offre un refuge.
De nombreuses études démontrent les bienfaits du jardinage pour contrer l’anxiété et améliorer la santé mentale. La thérapie par le jardinage porte un nom : l’hortithérapie. En effet, planifier un jardin permet de se projeter dans le futur. Observer les plantes qui poussent de la graine au fruit marque le temps qui passe. Le cycle des saisons, quant à lui, fait comprendre les bienfaits du repos de l’hiver après la vivacité de l’été et le foisonnement de l’automne.
Les jardins sensoriels, eux, stimulent en douceur les cinq sens. Les plantes qui y poussent sont comestibles et odorantes quand on les froisse. Parfois, une fontaine émet un doux clapotis apaisant. Ces jardins sont particulièrement utilisés auprès des enfants vivant avec le trouble de l’autisme, soutenant les sens sans les surstimuler.
Le potager urbain, lui, permet en plus d’espérer des récoltes et répond au besoin fondamental de manger. Il exige de la part de son jardinier de la patience, du temps, de la constance. En plus de la nourriture, le potager offre un sentiment d’accomplissement, la fierté du travail accompli et le bonheur de travailler dehors.
Encore mieux, le jardin collectif ou communautaire brise l’isolement et favorise la mixité sociale. Il permet aussi, littéralement, de nourrir des communautés. L’exemple le plus frappant est certainement celui de Détroit. Autrefois reine de l’industrie automobile, la ville a périclité à la suite du crash de ce secteur industriel. Les commerces ont fermé et les aliments frais sont devenus de moins en moins accessibles. La piètre qualité des aliments a fait exploser les taux d’obésité et de diabète. Face à cette crise, la population s’est organisée, s’est autonomisée, créant d’immenses jardins collectifs dans les cours d’écoles, les terrains vagues et les parcs. La ville compte désormais plus de 1 600 jardins nourriciers de toutes formes. Des programmes de soutien alimentaire et des soupes populaires se sont progressivement greffés à ces initiatives. L’agriculture urbaine de Détroit ne sera jamais suffisante pour nourrir toute sa population : il faudrait une production de plusieurs centaines de milliers de tonnes par an. Les villes auront toujours besoin de la campagne. Cependant, cet exemple démontre que le jardinage urbain offre un support intéressant pour contrer la précarité alimentaire, sociale et économique.
De nombreux potagers urbains sont présents sur le territoire de Sherbrooke. Ceux-ci sont chapeautés par une pléiade d’organismes : les Amis de la Terre, la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie, la Cuisine collective le Blé d’Or, etc. Impliquez-vous si vous le pouvez! Votre santé globale ne s’en portera que mieux. Vous n’avez pas trouvé de place et avez envie de créer votre potager urbain? La ville de Sherbrooke a un programme de financement qui fera son appel de projets prochainement, restez à l’affût (www.sherbrooke.ca/fr/culture-sports-et-loisirs/loisirs-et-vie-de-quartier/jardins-communautaires-collectifs-et-solidaires).

Coordonnées :
Cuisine collective le Blé d’Or
765 Belvedere Rue Sud, Sherbrooke
819 820-1231