Parmi les personnes très vulnérables de notre société, les personnes réfugiées ou demandeuses d’asile sont sans nul doute les plus à risque de vivre une situation de précarité. Loin de leur pays, souvent de leur famille, de leurs repères, de leur culture, elles ont tout laissé derrière elles et doivent apprendre à vivre dans une société souvent très différente de la leur. Elles doivent en quelque sorte repartir à zéro, sans nécessairement avoir accès au soutien dont elles auraient besoin.
Afin de documenter un peu mieux ces diverses réalités, il est essentiel d’aller vers les gens et les organismes qui les aident.
J’ai donc eu le plaisir de rencontrer le Père Jean-Marc Grégoire, collaborateur en pastorale interculturelle, à l’archidiocèse de Sherbrooke. L’archidiocèse est actif dans l’accueil et le soutien aux personnes nouvellement arrivées. Depuis une dizaine d’années, avec l’arrivée de Syriens et de Syriennes, il parraine des personnes et des familles réfugiées, en collaboration avec divers partenaires dont les Pères de la congrégation des Mariannhill. Après un moratoire de deux ans, il a pu soumettre dix dossiers aux ministères concernés. Il s’agit du nombre de dossiers qui peuvent lui être alloués chaque année. La prise en charge de ce parrainage privé est d’un an. Souvent, les personnes et les familles réfugiées sont accueillies par des membres de leur famille, des amis ou encore par des citoyens et citoyennes, mais elles peuvent tout de même avoir besoin de soutien.
L’archidiocèse apporte également son soutien aux demandeurs et demandeuses d’asile. Ayant tout laissé derrière elles, ces personnes et familles arrivent complètement démunies. Elles ont besoin d’aide pour se trouver un logement, des meubles et divers autres articles d’utilité courante. Elles ont aussi besoin d’un accompagnement vers les services qui leur sont disponibles et qu’elles ne connaissent pas, notamment les banques alimentaires, les services de santé de base, etc. En ce qui concerne le logement, l’archidiocèse peut même aller jusqu’à se porter garant du paiement du loyer. Ces personnes n’ayant que l’aide sociale pour survivre, elles ne peuvent remplir les critères exigés par certains propriétaires, notamment une enquête de crédit.
Les demandeurs et demandeuses d’asile sont des plus vulnérables. Ils ont droit à très peu de services et cela prend un certain temps avant d’avoir une réponse à savoir si un dossier sera ouvert pour étudier leur situation ou s’ils ou elles seront renvoyés dans leur pays d’origine. Même si un dossier est ouvert, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils ou elles seront admis et non pas renvoyés dans leur pays, parfois après quelques années, alors que leur intégration est réussie.
Un message d’humanité de Jean-Marc Grégoire :
« Ayez le cœur ouvert pour accueillir des gens complètement démunis. Ils ont tout perdu. Ce sont des drames humains épouvantables. La plus grande menace pour l’avenir de l’humanité, selon moi, ce sont les disparités croissantes entre une infime minorité de très riches, et
la masse. »